QUI connaît les Brassards rouges ? Philippe Égu de Grenay s’émeut de l’oubli de ces bataillons d’ouvriers civils qui, refusant de travailler pour l’ennemi, ont été déportés, maltraités, martyrisés. C’était le cas de son grandpère maternel, Georges Cambier, menuisier, emmené de force à 19 ans, et qui a survécu aux privations et aux coups.
Pour M. Égu, «les Nazis n’ont pas inventé les camps de concentration en 40. Toute l’organisation était en place dès la Grande Guerre.»
Peu d’études ont été menées sur le sort des civils en zone occupée, mais de nombreux témoignages y relatent les difficiles conditions de vie. Réquisitions, atrocités collectives, représailles et travaux forcés se sont multipliés.
Dès 1914, les civils sont devenus pour l’occupant une main d’œuvre corvéable pour « l’effort de guerre » notamment pour la reconstruction d’infrastructures détruites lors des combats. Quand ils résistaient, les civils (et parfois même les femmes et les jeunes filles) étaient déportés dans des camps de travaux forcés. Ils formaient alors les ZAB « Zivilarbeiter-Bataillone » (bataillons de travailleurs civils) et portaient un signe distinctif : le brassard rouge…
Certains l’ont gardé jusqu’en 1918 ! Les conditions de vie de ces Brassards rouges étaient semblables à celles des prisonniers des camps de déportation…
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